Les dessous des sous-sols de Lyon

Selon Noël Mongereau, les tirs d'explosifs pour le creusement du tunnel sous la Croix-Rousse ne représentent pas de danger pour la colline et pour ses habitants. E. FOUDROT / 20 Minutes

Livre L'auteur d'un ouvrage sur la géologie de la ville analyse les risques

Les collines de Lyon, théâtre par le passé de glissements de terrains mortels, sont-elles désormais sûres ? «Le risque zéro ne peut pas exister dans ce domaine», prévient Noël Mongereau, qui vient de publier une version actualisée de sa Géologie de Lyon, regroupant l'ensemble des données sur le sous-sol lyonnais. «D'importants travaux pour conforter les sous-sols et un inventaire des secteurs à risque ont été réalisés. Mais il peut toujours y avoir des pièges qu'on ne connaît pas», explique cet hydrogéologue membre de la commission des Balmes.
Depuis le glissement de terrain meurtrier de Fourvière en 1930, les onze experts de cet organisme municipal surveillent particulièrement les pentes des collines et les 40km de galeries souterraines recensées.
Danger venu du ciel
«Mais la Croix-Rousse ne risque pas de s'effondrer», répète le spécialiste du sous-sol lyonnais, devant les craintes exprimées par les riverains du chantier du creusement du second tunnel. «Les tirs d'explosifs provoquent des ondes de choc que les humains ressentent. Les vitres vibrent mais il n'y a rien d'inquiétant pour la colline ou les habitations», estime ce professeur honoraire. Selon lui, le danger viendrait plutôt du ciel et du réchauffement climatique. «Depuis 2003, il peut tomber en une journée autant de pluie qu'autrefois en un mois. Ces fortes précipitations peuvent amener des désordres. Si les collines sont stables, les remblais et les murs de soutènement peuvent céder à la pression de l'eau», note Noël Mongereau.

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